Le site Sudexpess, centre virtuel de recueil de l’histoire et de la mémoire de l’émmigration portugaise :
En avril 2006, l’association Mémoire Vive/Memória Viva inaugure le site Sudexpress, entendu comme un centre virtuel de recueil de l’histoire et de la mémoire de l’émmigration portugaise, en dialogue constant avec les migrations d’hier et d’aujourd’hui.
L’aventure de cette association commence avec le constat de José Vieira lors de la sortie de son film La Photo Déchirée (2001) : il n’existait, à l’époque, en France, aucun lieu spécifiquement consacré à l’histoire et à la mémoire de l’é/immigration portugaise. Lors des séances de projection de son film à travers la France, le réalisateur constata également que les images du film déclenchaient une parole longtemps restée sans expression et que les personnes ayant vécu l’é/immigration éprouvaient un réel besoin de faire connaître les tenants et les aboutissants d’un phénomène qui, au cours des années 1960 et 1970, devait toucher près de 800 000 personnes.
Convaincu de la nécessité absolue de créer un lieu où l’on pourrait recueillir et transmettre cette mémoire, mais également la contextualiser, J. Vieira imagina un « centre virtuel », sonore et visuel qui deviendrait une plateforme supra-territoriale d’échanges sur une é/immigration qui, rappelons-le, continue aujourd’hui : ils sont près de 100 000 Portugais à émigrer tous les ans[1].
Le projet reçut le soutien de la Fondation Calouste Gulbenkian. Le Sudexpress fut ensuite adopté par l’association Mémoire Vive / Memória Viva, fondée en 2003, qui se chargea de le mettre sur les rails, avec le soutien de la Mairie de Paris, du Fasild et de l’Acsé. Entendu comme une aventure collective au service de la collectivité, il a fallu trois ans de vifs échanges et de travail acharné pour que le centre virtuel voit, enfin, le jour, en 2006.
[1]Les données de l’Institut National de Statistique portugais relatives à 2006, mentionnent la sortie de 30 000 émigrés/an, alors que l’Église Catholique et les syndicats estiment le nombre de sorties du pays à 100 000/an, argumentant qu’il faut tenir compte du travail temporaire, de l’émigration clandestine et de l’émigration frontalière avec l’Espagne, où de nombreux portugais se rendent durant la semaine pour travailler dans le bâtiment et ne rentrent que le week-end. Augmentation du chômage et surendettement des familles sont à l’origine de ce mouvement.