Veuillez retrouver ci-dessous en intégralité le débat qui s’est tenu lors de l’hommage aux déserteurs des guerres coloniales portugaises, le 25 avril 2015 à la Casa Poblano.
Avec Victor Pereira, historien et maitre de conférences en Histoire Contemporaine à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. Il est l’auteur de « La dictature de Salazar face à l’émigration, l’Etat portugais et ses migrants en France (1957-1974) » paru aux éditions Presses de Sciences Po.
António Oneto, militant anticolonialiste et déserteur dont une partie du parcours est relaté dans le court-métrage « Un aller simple » de José Vieira (inclus dans le DVD « Les gens du Salto »).
Vasco Martins, insoumis et animateur de réseaux de soutien aux déserteurs portugais en France et dans le reste de l’Europe.
Maurice Montet de l’Union pacifiste de France (unionpacifiste.org).
Vasco Martins et António Oneto ont fait don de leurs archives à la BDIC à travers l’association Mémoire Vive-Memória Viva (voir ici pour plus d’informations).
Contexte général
De 1961 à 1975, le Portugal colonial de l’Estado Novo mena une guerre sanglante en Guinée Bissau, en Angola et au Mozambique, pays cherchant alors à accéder à leur indépendance. Refusant d’aller faire la guerre,100 000 insoumis, réfractaires au service militaire et déserteurs fuirent le Portugal et les différents théâtres d’opération. C’est une des plus grandes vagues connues de désertion. Si beaucoup d’entre eux se sont retrouvés en France, alimentant le besoin en main d’oeuvre des « trente glorieuses », d’autres se sont installés au Luxembourg, en Suède, aux Pays-Bas, au Danemark, au Royaume-Uni… Si la plupart ont été appuyés par des réseaux familiaux ou amicaux, des organisations – formelles ou informelles – et des « comités de soutien aux déserteurs » tentaient de leur venir en aide, voire d’exhorter à la désertion. Après le coup d’état du 25 avril 1974, qui mit fin à la dictature de l’Estado Novo, un grand nombre de déserteurs, politiquement très actifs, sont rentrés au Portugal. Ils ont été des acteurs importants du bouillonnement révolutionnaire du PREC. Rien ou peu a été écrit sur les déserteurs des guerres coloniales portugaises. Il est temps de leur rendre hommage et d’écrire leur(s) histoire(s).