À l’occasion du quarantième anniversaire de la révolution des œillets, ces trois jours de colloque international envisage de revenir sur la représentation cinématographique de cet événement politique, de 1974 jusqu’à aujourd’hui.
Pour Paul Ricoeur, « repenser doit être une forme d’annuler la distance temporelle ». Repenser la révolution ce serait alors la rendre présente, vivante, rapprochant le présent et le passé, interrogeant aussi les effets du passage du temps sur les images, les récits et le cinéma lui-même, comme dispositif historique.
Au moment d’une crise économique et politique profonde au Portugal qui met en cause les fondements mêmes de la démocratie d’Avril, travailler cet héritage, c’est peut-être faire du présent la force inaugurale d’une autre histoire à venir.
Prenant le cinéma de la révolution comme un point nodal et un tournant historique majeur, quels liens, autres que référentiels et chronologiques, unissent le cinéma portugais d’avant la révolution et celui d’après la révolution ? Autrement dit, comment cette idée de « révolution » traverse, irrigue, éclaire le cinéma portugais ?
Programme
Lundi 10 mars 2014
INHA, salle G. Vasari, 1er étage
9h Accueil des participants
9h30 Introduction
Laurent Creton (président de l’IRCAV – Univ. Paris 3)
Benjamin Léon, Mickaël Robert-Gonçalves & Raquel Schefer (organisateurs du colloque, IRCAV – Univ. Paris 3)
10h Intervention inaugurale
José Moure (professeur, Univ. Paris 1)
10h45 Pause
11h-12h30 Session 1 – Le cinéma portugais en question
Modérateur : Olivier Hadouchi (programmateur, historien du cinéma)
André Rui Graça (doctorant, Univ. College London) & Sandra Dias Guerreiro (doctorante, Univ. de Coimbra) – Between politics and aesthetics: the case of post-revolutionary Portuguese cinema.
Ana Vera (doctorante, Univ. Lumière Lyon 2) – L’imaginaire national dans le cinéma portugais de la Révolution : questionnement et désillusion.
Renato Guimarães (docteur en Arts, chercheur associé à Univ. Paris 1/ CNRS UMR 8218) – “La place est au peuple” : Glauber Rocha, la question rhétorique ou l’inversion asymétrique.
12h30-13h30 Pause déjeuner
13h30-15h00 Session 2 – Mémoire(s) 1 : décolonisation
Modératrice : Mirian Tavares (professeure, Univ. do Algarve)
Ros Gray (professeure, Royal College of Art & Goldsmiths) – Impact of the Carnation Revolution on Mozambique.
Robert Stock (chercheur assistant, Konstanz Universität) – Vinte e cinco: A special number and its reverse sides.
Catarina Laranjeiro (doctorante, Univ. de Coimbra) – Memória da Guerra Colonial/de Libertação da Guiné-Bissau como arqueologia.
15h Pause
15h30-17h Session 3 – Temporalités
Modérateur : Mickaël Robert-Gonçalves (doctorant, Univ. Paris 3)
Adriana Martins (professeure assistante, Univ. Católica de Lisboa) – A History of Revolutionary Return(s) to the Colonial War: António Vasconcelos’s Adeus, até ao meu regresso and Margarida Cardoso’s Natal 71.
Ana Soares (professeure, Univ. do Algarve) – The SAAL viewed on film. A mirror of time.
Sonia Kerfa (maître de conférences, Univ. Lyon 2) – Reprise : Linha vermelha (2011) de José Filipe Costa ou la révolution Torre Bela (1975, Thomas Harlan) revisitée.
17h Intervention spéciale
José Filipe Costa (réalisateur et chercheur)
Mardi 11 mars 2014
INHA, salle G. Vasari, 1er étage
9h Accueil des participants
9h15-11h Session 4 – Regards sur l’histoire
Modérateur : Jacques Lemière (professeur, Univ. Lille 1)
Rejane K. Arruda (professeure, Univ. de Vila Velha) – Pedro Costa entre o Documento, o Olhar e o Corte: « Revolutio » na Tessitura « real ».
Mirian Tavares (professeure, Univ. do Algarve) – A História encenada: O Processo do Rei, de João Mario Grilo, a imagem melancólica de um país.
Louis Daubresse (doctorant, Univ. Paris 3) – Réminiscences historiques : Ossos ou le théâtre d’une vacuité morale.
Glòria Salvadó-Corretger & Fran Benavente (Univ. Pompeu Fabra) – La révolution comme fantôme dans le cinéma portugais contemporain.
11h Pause
11h15-13h Session 5 – Études de cas
Modératrice : Susana de Sousa Dias (réalisatrice, professeure, Univ. de Lisboa)
Francesco Giarrusso (Univ. de Lisboa / Instituto Zenale e Butinone de Treviglio) – O CINEMA SOU EU, ou seja: a criação é absoluta e absolutamente incómoda”. João César Monteiro e a revolução em Que Farei Eu com Esta Espada?
José Bogalheiro (professeur, ESTC) – E a câmara, o que pergunta?
Tiago José Lemos Monteiro (professeur, Instituto Federal do Rio de Janeiro) – “Modernizar o passado é uma (r)evolução musical »: olhares sobre a tradição musical popular portuguesa nas duas edições da série televisiva Povo que canta.
Johanna Cappi (doctorante, Univ. Paris 3) – La crise au Portugal éclairée par le reportage audiovisuel en France (avril et mai 1974).
13h-14h Pause déjeuner
14h-15h30 Session 6 – Autres cinémas
Modérateur : Benjamin Léon (doctorant, Univ. Paris 3)
Fernando Curopos (maître de conférence, Univ. Paris 4) – João Paulo Ferreira: Fatucha Superstar fait sa Révolution.
José Alexandre Cardoso Marques (professeur, Univ. de Coimbra) – L’auto-représentation de l’émigration portugaise à travers leurs images amateurs avant et après le 25 Avril 1974.
Amarante Abramovici (cinéaste, programmatrice, Univ. do Porto/ Univ. Nova de Lisboa) – Cinéma amateur d’Avril.
15h30 Pause
16h-17h30 Session 7 – Cinéma et politique : penser la révolution et le cinéma
Modérateur : Raquel Schefer (doctorante, Univ. Paris 3)
Maria-Benedita Basto (maître de conférence, Univ. Paris 4) – Un coup de « D » jamais n’abolira la révolution : décolonisation et cinéma dans le programme d’avril, hier, aujourd’hui, ici, ailleurs.
Jacques Lemière (professeur, Univ. Lille 1) – Sur Alberto Seixas Santos.
Jorge La Ferla (professeur, Univ. del Cine, Univ. de Buenos Aires) – Une analyse de La Nuit du coup d’État de Ginette Lavigne et de la question documentaire.
17h30 Intervention spéciale
Raquel Varela (professeure, Univ. Nova de Lisboa) – História Social da Revolução dos Cravos.
Mercredi 12 mars 2014
salle de conf., Fondation Gulbenkian
9h Accueil des participants
9h30-11h Session 8 – Mémoire(s) 2 – Que reste-t-il de la Révolution ?
Modérateur : Teresa Castro (maître de conférence, Univ. Paris 3)
Maria do Carmo Piçarra (chercheuse, Univ. Nova de Lisboa) – Governar a memória da revolução no cinema. Que fizemos nós com os cravos?
Mathias Lavin (maître de conférences, Univ. Paris 8) & António Preto (maître de conférences, Escola Superior Artística do Porto & Univ. Lusófona do Porto) – Processus mémoriel en cours.
Federico Pierotti (professeur assistant, Università di Firenze) – Le pouvoir des images. Le regard mémoriel dans Tabou de Miguel Gomes.
11h Pause
11h30-13h Session 9 – Art(s) en révolution ?
Modératrice : Maria do Carmo Piçarra (chercheuse, Univ. Nova de Lisboa)
Luis Trindade (professeur, Birkbeck, Univ. of London) – The Making of a Revolutionary Narrative. The emplotment of the Carnation Revolution in militant cinema.
Ana Balona de Oliveira (Univ. Nova de Lisboa) – ‘Political Cameras’ and ‘Underground Cinemas’: Film(s) and Revolution(s) in the Moving Images of Angela Ferreira’s Sculptures.
Raquel Rato (réalisatrice, docteure, Univ. Paris 3) – António Reis e Acácio de Almeida, dois poetas esquecidos no cinema português. Trás-os-Montes, a proximidade com as gentes para lá das montanhas.
13h-14h Pause déjeuner
14h-15h45 Session 10 – Autour de Susana de Sousa Dias
Modérateurs : Raquel Schefer & Benjamin Léon (doctorants, Univ. Paris 3)
Chiara Magnante (Università di Bologna) – O fragmento, o corpo, o tempo: ruptura e continuidade em 48 de Susana de Sousa Dias.
Flávia Arruda Rodrigues (professeure, Univ. Estácio de Sá) – 48 e Caderno de memórias coloniais: aproximações a novas sensibilidades fílmicas e literárias.
Beatriz Rodovalho (doctorante, Univ. Paris 3) – Visages exposés : retournement et détournement de l’archive visuelle de la dictature dans les films de Susana de Sousa Dias.
Javiera Medina (docteure, Univ. Paris 8)- Film et archive photographique. 48 de Susana de Sousa Dias : « ouvrir la photographie ».
15h45 Pause
16h Intervention spéciale
José Manuel Costa (directeur de la Cinemateca Portuguesa, professeur, Univ. Nova de Lisboa)
16h45-18h Projection d’une sélection de court-métrages
Destruição (Destruction), Fernando Calhau, 1975, 3´ (sous réserve)
O Parto (L’accouchement), José Celso Martinez Corrêa e Celso Lucas / Comunidade Oficina Samba, 1975, 32´
Untitled, Angela Ferreira, 1998, 4´
Errata, Paula Albuquerque (en sa présence), 2001, 2´
Goodbye, Ana Barroso (en sa présence), 2010, 7´
18h Cocktail de clôture