Etude sur les descendants d’émigrés portugais dans les régions métropolitaines

L’association Association Memoria Viva / Mémoire Vive vous invite à participer à l’étude de la géographe Sandra Silva de l’université de Lisbonne sur le transnationalisme à travers les réseaux sociaux des immigrés portugais à Paris et à Toronto.

Vous trouverez toute les réponses à vos questions sur le site dédié à cette enquête http://diasporaportuguesa.wix.com/sandrasilva. Vous pouvez répondre aux questions à travers des questionnaires qui se trouvent en ligne.

Ceux qui préférerait répondre aux questions de la géographe Sandra Silva,  peuvent la contacter à travers de l’email suivant : sandra.silva —– campus.ul.pt (remplacer les pointillés par @)

Jeudi 23 janvier – Projection du film « Le Pain que le diable a pétri » de José Vieira

Le jeudi 23 janvier aux Ateliers Varan (entrée libre) Réservation impérative au 01 43 87 00 54 ou à distribution@zeugma-films.fr en précisant le nombre de personnes.

  • 19h30 : petit apéritif
  • 20h : Projection de LE PAIN QUE LE DIABLE A PÉTRI 
  • 21h30 : suite de l’apéritif 

Le Pain que le diable a pétri – 84′ – 2012 Un documentaire franco-portugais de José Vieira Production Zeugma Films (France) – Kintop (Portugal) C’est un monde suspendu en haut de la montagne, dans un paysage granitique au Sud de l’Europe. Ici, les chants de la terre ne sont pas encore oubliés mais ils ne sont plus chantés. Adsamo est un village qui va disparaître.Le film accompagne les habitants tout au long des saisons. Les mémoires se délient avec le temps. Chroniques de la vie rurale, des bouleversements traversés tout au long du siècle dernier, des combats qu’il a fallu mener pour conjurer la misère, de la résistance contre la servitude et le salariat.

Infos pratiques :
Ateliers Varan 6, impasse Mont-Louis
75011 Paris
métro Philippe Auguste, Ligne 2
Zeugma Films 7 rue Ganneron
75018 Paris
Tél : +33 (0)1 43 87 00 54
Fax: +33 (0)1 43 87 34 72
distribution@zeugma-films.fr
www.zeugmafilms.fr

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=bMPQHuVbl2Q[/youtube]

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18 & 19 Décembre 2013 – Colloque international : L’archive sensible, mémoires intimes et historiographie des dictatures et du colonialisme dans les espaces (ex)impériaux des mondes ibériques contemporains

À partir d’une perspective pluridisciplinaire, ce colloque se propose d’apporter de nouveaux éléments à une réflexion sur la relation entre mémoire et histoire liée aux expériences de domination – colonialisme et dictatures – dans le contexte des espaces (ex)impériaux des mondes ibériques contemporains. Cette manifestation scientifique cherchera à revoir cette relation de domination et de dépendance sous le prisme de ce que nous appellerons l’archive sensible. Ce qui sera ici en question, c’est un travail qui concerne les mémoires intimes, familiales, domestiques, individuelles ou collectives, qui se confronte, en ce sens, avec des vérités émotionnelles comme source de savoir. De cette option découle un deuxième volet d’analyse : penser l’apport et le rapport de ces sources à l’historiographie tout en proposant une refléxion sur le concept même d’archive qui l’ouvre à de nouvelles utilisations. Mercredi 18 et jeudi 19 décembre avec entre autre Susana Sousa Dias, Raquel Schefer, Odete Martinez-Maler et Victor Pereira. Détails sur http://calenda.org/268795?file=1

Appel à contribution pour la revue Migrance

Afin de marquer le 40e anniversaire de la Révolution des Œillets, Génériques lance un appel à contribution pour le numéro 43 de sa revue Migrance consacré à la Révolution des OEillets et à l’immigration portugaise. La rédaction de la revue invite ainsi les auteures et auteurs qui souhaitent publier un article à envoyer une proposition de contribution d’une demi-page avec leurs coordonnées à l’attention de Louisa Zanoun, responsable du pôle culturel et de recherche à Génériques, à l’adresse migrance[at]generiques.org avant le 19 janvier 2014. Une réponse leur sera donnée fin janvier 2014. L’article terminé devra être envoyé avant le 30 mars 2014 en vue d’une publication en mai 2014. Tous les détail sur http://www.generiques.org/appel-a-contribution-la-revolution-des-oeillets-et-limmigration-portugaise/

Projection du film « Les émigrés » de José Vieira et rencontre à Drancy, le 15 novembre 2013

La projection sera suivie d’une rencontre avec le réalisateur, José Vieira, membre fondateur de l’association.  La rencontre sera co-animée par Marie-Christine Volovitch-Tavares, hisrtorienne spécialiste de la question de l’immigration portugaise.
Dans le cadre du mois du documentaire, une manifestation coordonnée par Images en Bibliothèques

Informations pratiques :
Le 15 nov à 19 h 00
Médiathèque Georges Brassens
65 avenue Marceau
93700 Drancy
Gratuit

Plus d’informations sur http://www.moisdudoc.com/spip.php?rubrique90&IDSeance=1506

José Vieira – Les émigrés

Les Emigrés

Un film réalisé par José Vieira
Production : Aléas
France, 2009
4500 minutes, VOST
C’est l’histoire d’un village du Portugal où presque tous les habitants ont émigré à la recherche d’une vie meilleure. Les uns sont partis pour toujours, d’autres sont revenus.
À travers les dialogues et les récits des gens qui habitent le village au mois d’août, le film tente de comprendre qui sont ces hommes et ces femmes devenus, un jour, brutalement des étrangers, à jamais des déracinés et qui portent en eux la rupture avec leur univers familier.

Les stéréotypes des Portugais dans la chanson de variété

Une intervention de Victor Pereira aura lieu le 24 octobre 2013, dans le cadre de journées d’étude sur le sujet « La chanson française, miroir d’une société plurielle », sur la thématique : « Les stéréotypes des Portugais dans la chanson de variété » Ci-joint le programme complet : http://www.generiques.org/images/pdf/programme-bnf-ecrin.pdf

Journées d’études : « Avec ma gueule de métèque »

L’association Pangée Network, Tactikollectif, l’ANR ECRIN (Université de Nice Sophia Antipolis/URMIS et laboratoire LCP Paris/CNRS), et la Bibliothèque nationale de France organisent les 23 et 24 octobre deux journées d’études intitulées « Avec ma gueule de métèque… » : La chanson française, miroir d’une société plurielle, de 1945 à nos jours.

MERCREDI 23 OCTOBRE

  • 9h30 Introduction 10h00-12h30 1ère Session Parcours et trajectoires emblématiques
  • 14h30-16h15 2ème session Années soixante : un parfum d’orient 
  • 16h30-18h00 3ème session Les répertoires de l’immigration dans les fonds patrimoniaux

JEUDI 24 OCTOBRE

  • 9h30-12h30 4ème session Chansons et stéréotypes
  • 14h30-16h00 5ème session Chansons venue d’Algérie, un patrimoine francilien
  • 16h00 – 18h00 Table ronde conclusive des journées Les 23 et 24 octobre 2013 Bibliothèque national de France Site François-Mitterrand-Tolbiac, Salle 70, Hall Est (En direction du petit auditorium) Joe Dassin – Le portugais

Avant 1974, la musique, une arme

Avant la révolution des Oeillets de 1974, de nombreux chanteurs engagés jouent un rôle important dans l’immigration, au sein de laquelle ils contribuent à sensibiliser à la question de la dictature et des guerres coloniales à travers des chansons à texte.
Certains viennent du Portugal donner des concerts ou enregistrer des disques interdits au Portugal, d’autres sont eux-mêmes des réfugiés politiques. A Paris, le quartier latin, peuplé d’étudiants, constitue une référence pour les opposants politiques portugais qui sont nombreux à y avoir forgé des amitiés. Ils s’y côtoient dans un climat de liberté qu’ils partagent avec des opposants politiques venus des colonies portugaises (leaders du MPLA – Mouvement Populaire pour la Libération de l’Angola et du Frelimo mozambicain) mais aussi d’autres pays soumis à la dictature, comme l’Espagne, la Grèce à partir de 1967 ou encore le Chili en 1973.

Voir http://sudexpress.discoteca.free.fr/accueil_avant1974.htm

Christian de Chalonge, O Salto, 1967

Titre/Título: O Salto Origine/Origem : France (FR) Année/Ano: 1967 Description matérielle/Descrição material: 35 mm, 1OO mn, N/B (P/B)

Production/Produção:

Diffusion/Difusão:

Réalisation/Realização: Christian de Chalonge 

Scénario/Argumento:

Interprétation/Interpretação : Ludmila Mikaël, Marco Pico, Antonio Passalia

Son/ Banda sonora: Luis Cilia

Photographie/Fotografia:

Genre/Género:

Sinopsis/Sinopse: Antonio, un jeune menuisier, décide  de venir à Paris où son ami Carlos, déjà installé, lui promet monts et merveilles. Il prend contact avec une organisation de passeurs, rassemble la somme convenue et avec d’autres émigrants quitte clandestinement le Portugal. En Espagne, ils sont interceptés par la police franquiste, mais Antonio réussit à continuer son voyage. Il rejoint un autre groupe d’émigrés et parvient enfin à Paris au terme d’un épuisant périple en camion. Antonio finit par trouver son ami Carlos, mais c’est pour découvrir qu’il est devenu un affreux négrier qui lui demande la somme 2.000 fr. pour lui procurer un certificat de séjour, un travail et un logement. N’ayant pas le choix, Antonio, accepte. Mais il a perdu au change. Alors qu’il était artisan menuisier et exécutait un travail intéressant, il devient en France un travailleur du bâtiment.

Extrait du film

Observations/Observações: La thématique du film reflète parfaitement les positions du P.C.F à cette époque sur le phénomène migratoire. Considéré par ce parti internationaliste, non comme un phénomène social et politique, mais plutôt comme “une ruée vers l’or”. Phénomène suscité par des ambitions individuelles de faire fortune. Leurs illusions aliénantes furent alimentées par des “affreux négriers sans vergogne” et des passeurs sans scrupules(voir le personnage de Carlos)qui profitent de l’ignorance d’une population en proie à la fièvre de “l’Eldorado”. Voilà le point de vue qui traverse tout le film soulignant constamment l’idée que l’immigration est un mirage pour une population qui s’expatrie dans le but de satisfaire des ambitions individuelles peu louables. Les profondes motivations qui animent cet exode massif, presque unique par son ampleur, dans  un laps de temps aussi court et en provenance d’un pays gouverné par une dictature fasciste semble secondaires. En nous présentant le personnage d’un artisan menuisier qui décide d’émigrer alors qu’il ne manque pas de travail, les auteurs écartent de leur thématique les deux causes fondamentales de l’immigration: la misère des paysans et la désertion des jeunes qui refusaient d’aller faire la guerre coloniale. (Manuel Madeira)

Prix/Prémios : Prix OCIC du Festival de Venise, 1967 ; Prix Jean Vigo

 Presse/Imprensa:

Le Canard enchaîné (06/12/1967), Combat (24/11/1967), Combat (03/12/1967), Le Coopérateur de France (23/12/1967), La Croix (10/12/1967), L’Express (04/10/1967), Le Figaro (07/12/1967), France catholique (22/12/1967), France nouvelle (29/11/1969), L’Humanité (29/11/1967), Les Lettres françaises (30/08/1967), Le Monde (02/12/1967), Nouveau Candide (09/12/1987).

Colette Pétonnet – On est tous dans le brouillard, Paris, C.T.H.S., 2002

« Si la boue et les intempéries gênent l’observation, en revanche la vision du bidonville l’été donne la clé d’un mode d’habiter encore rural dont la caractéristique est d’intégrer le dehors. Mais se hâter de conclure à un habitat rural serait une erreur. Comme le bidonville sans son ensemble délivre les messages d’un groupe, l’habitation proprement dite est le langage individuel de gens placés dans une situation biculturelle, de gens soumis au changement. L’habitation est l’expression topique de désirs contradictoires et d’un mode d’être en mutation, et, comme telle, aussi variée que les individus auxquels elle convient à un moment donné de leur histoire.

José, le frère de Jorge, relogé par son employeur dans un de ces logis ouvriers construits après la guerre en matériaux légers, nous présenta sa maison en ces termes : « Elle n’est pas formidable, mais il y a beaucoup de terrain. » Et derechef, avant d’entrer, il nous fit visiter son jardin et les dépendances qu’il y avait construites.[1]

Il résumait ainsi une conception de l’habiter toute paysanne, celle qui, autrefois, à cause de la présence des bêtes et des grains, consacrait peu de place à la maison réservée au gîte, la vie se passant aux champs, et qui dispersait à l’extérieur, dehors ou sous un « toit », une grande partie des activités domestiques.[2] Les dépendances contenant tout ce dont l’homme avait besoin pour se nourrir et travailler, celui-ci était habitué à passer continuellement du dedans au dehors, chaque fois qu’il voulait du vin, du bois ou un outil. » (p. 91)

Observations :

Cet ouvrage est la réédition de la thèse d’Etat de l’ethnologue, dont une première version tronquée parut en 1979. Le chapitre traitant des espaces (bidonvilles, cités et quartiers populaires), résumé alors en une vingtaine de pages, ne fut repris dans son intégralité que trois ans plus tard, en 1982. Ces deux publications distinctes de la même œuvre renvoient au contexte idéologique et politique français entre 1970 et 1980, avec l’émergence des théories du nouvel urbanisme et la volonté d’éradication de l’habitat insalubre. Les logements spontanés, traces honteuses d’un reste de pauvreté qu’on veut à tout prix résorber, sont alors systématiquement détruits. Or, Colette Pétonnet démontre que les bidonvilles peuvent être des lieux de vie dignes, dont la disparition, et le remplacement par un habitat normalisé, constituent pour leurs résidents une violence et une aliénation et renforcent encore davantage les processus de paupérisation et de marginalisation.

« Rédigé dans un style très direct et d’une lecture particulièrement attachante, ce livre rompt avec les modèles traditionnels de la sociologie ou plutôt, sans les ignorer, il les habille de faits cueillis au ras de la réalité la plus concrète. On est frappé par la profonde compréhension humaine dont Colette Pétonnet fait preuve et par la qualité de sa connaissance intime du milieu dans lequel, plusieurs années durant, elle a élaboré son ouvrage. […] L’état d’aliénation matérielle dans lequel sont tenus les habitants des cités de transit vis-à-vis des autorités administratives dispensatrices des différents types de logement a conduit Colette Pétonnet à dégager les qualités humaines de l’habitat en bidonville, ce qui laisse le lecteur un peu perplexe. Pourtant, sur un point important, l’auteur a raison : la libre construction de son habitation, son extension éventuelle, les contacts privilégiés avec les membres du groupe dont les liens de parenté ou d’amitié sont l’essentiel font à l’immigrant un environnement humain positif, qui l’oriente vers des formules de vie vivables. » (préface d’André Leroi-Gourhan, p .15-16)

A lire également l’interview de Colette Pétonnet par Thierry Paquot, réalisée il y a dix ans (1995) : www.univ-paris12.fr/iup/8/urbanism/881/petonnet.htm.


[1] Le potager

[2] La fermière, par exemple, lavait le linge dans le “toit” où l’on cuisinait la pâtée des cochons. Elle plumait un poulet sous le hangar.