La question de la participation des étudiants des colonies portugaises au commencement des luttes pour l’indépendance (1961)

A propos de la sortie de l’ouvrage « Opération Angola – Soixante étudiants africains exfiltrés du Portugal de Salazar» – une action secrète de la Cimade en 1961 » *.

Par Albano Cordeiro, sociologue économiste et politologue – Fév. 2018

Lorsque, pour la première fois, je prends connaissance de l’édition d’un livre sur la sortie collective clandestine du Portugal, en 1961, d’une soixantaine d’étudiants des colonies portugaises, majoritairement angolais, je me suis senti concerné. Le sujet de cet ouvrage faisait venir à la mémoire une partie –très ancienne – de l’histoire de ma vie.

Le texte de l’ouvrage présenté ici raconte le processus qui a mené un réseau d’organisations protestantes à monter une opération d’envergure pour soustraire quelques dizaines de jeunes africains acquis à la lutte pour l’indépendance de leur pays d’origine à l’emprise des autorités portugaises, les rendant ainsi disponibles pour participer à la lutte de libération tout en poursuivant leurs études.

Un ouvrage sur cet épisode était imaginable vu la singularité de cette opération et des protagonistes impliqués dans les aspects organisationnels. Il reste que, outre les aspects techniques et organisationnels que cela pose, les aspects politiques sont également à ne pas négliger.

Sur cet angle, l’ouvrage aborde ici et là le contexte et la conjoncture attenants aux forces politiques intéressées, à un titre ou à un autre, au succès ou à la non réalisation du but recherché.

Le sujet central autour duquel se déroule le récit est bien celui des aspects organisationnels. Mais en effet, il était également envisageable de réunir des données concernant l’insertion politique des étudiants contactés et de ceux qui ont participé réellement à l’ « évasion clandestine ». A notre avis, ces aspects sont insuffisamment abordés.

Il était indéniable que le mouvement de libération d’Angola était bien – et de loin – le plus avancé en termes de mobilisation politique pour ce but. Il n’est donc pas une surprise d’apprendre qu’une cinquantaine d’étudiants sur une soixantaine étaient d’origine angolaise. Par contre, des étudiants d’autres origines (mozambicaine, capverdienne, bissau-guinéenne et santoméenne) s’y sont joints. Ceci est aussi révélateur de l’état des rapports entre les divers mouvements de libération, constitués ou en voie de constitution. Ainsi on peut remarquer que certains mouvements et certains leaders sont plus cités et reviennent plus souvent dans le récit, que d’autres.

Nous constatons que le nom d’Agostinho Neto est quasi absent du récit (à deux exceptions près, mais sans liaison significative avec le texte). De même Amilcar Cabral e Viriato da Cruz. Certes, ils n’étaient pas associées à l’initiative, mais ils ont pu avoir une opinion sur ce que s’est passé.

L’opération étant – comme il a été dit – « l’église en action », il n’est pas étonnant que le nombre d’étudiants se réclamant des principes et pratiques chrétiennes, principalement protestantes s’est avéré important, rivalisant avec ceux se réclamant du marxisme-léninisme. Pourtant, la prépondérance de ceux-ci dans les cercles pro – indépendance était alors connue.

Au vu du sujet abordé, qui relate une action politique collective à laquelle participent des jeunes diversement engagés politiquement, l’intérêt principal pour le lecteur politisé est celui de connaitre les raisons et motivations qui les ont amenés à s’associer.

Il apparaît clairement que le rôle de principal organisateur revient à Jacques Beaumont(1), alors secrétaire général de la CIMADE, confirmant ainsi le fait d’attribuer à celle-ci la responsabilité du déroulement et du succès de l’opération.

La motivation des étudiants contactés pour le départ du Portugal a été d’abord celle d’un souhait de se libérer du contrôle des autorités portugaises, que quelques recruteurs actifs partagent avec d’autres étudiants africains –angolais ou pas. C’est le cas du recruteur méthodiste Pedro Felipe(2) et de Vieira Lopes(3), étudiants engagés politiquement, mais aussi de Daniel Chipenda (Coimbra) et de Lima de Azevedo (Porto)(4).

Là aussi, leurs opinions auraient été utiles pour avoir une vision globale des évènements cités.
Le succès de l’opération est dû en grande partie au souci qu’ont eu les organisateurs de se « couvrir » face aux imprévus susceptibles de faire échouer en cours. Un ministre et un secrétaire d’Etat sont aussi mis au courant de l’opération(5). Des soutiens qui, en outre, peuvent faciliter certaines opérations et avoir accès à des moyens pour mener l’opération.

Une vingtaine de ces étudiants exerceront des responsabilités dans les mouvements de libération et dans les gouvernements post indépendance. Un leader de mouvement nationaliste, Eduardo Mondlane, s’est déplacé au foyer de la CIMADE d Sèvres, dans la banlieue de Paris, pour une rencontre avec Joaquim Chissano(6) e Pascoal Mocumbi(7). Le premier sera Président de la République du Mozambique à la fin des années 80, et le deuxième son Premier Ministre.

Outre le petit nombre de mozambicains participant à l’opération de la Cimade, d’autres se sont exilés, avant ou après, Parmi ceux-ci on trouve également des noms de personnalités politiques, telles que Oscar Monteiro e José Luis Cabaço, qui ont exercé des responsabilités ministérielles.

Bien que préparée dans le plus grand secret, il reste relativement étonnant le fait que la police secrète salazariste a appris l’opération quand elle était déjà en cours (et à l’approche de la fin de la même) par la police espagnole. Un communiqué du gouvernement portugais daté du 17 juillet 1961 informe qu’une soi-disante « Organisation pour la protection des pays du tiers-monde »(8) chercherait à « impliquer des jeunes étudiants d‘outremer dans des activités subversives ».

L’arrestation à la frontière espagnole (coté pays basque) d’un minibus de l’opération Cimade en cours, le 30 juin, a été le motif de la mise au courant de la police portugaise. Salazar se proposait d rapatrier les étudiants à Lisbonne. Franco, répondant à d’autres exigences, décida les laisser poursuivre leur voyage vers la France. « On ne peut qu’imaginer la fureur de Salazar »)(9) .


Notes :
(1) Jacques Beaumont est cité par les auteurs du récit, dès l’Introduction (p. 13), comme principal organisateur de l’opération,. Il est aussi précisé qu’il a pris ces responsabilités à la demande du Conseil œcuménique des Eglises, saisi par l’Eglise Méthodiste des Etats Unis.
(2) Pedro Filipe est cité à plusieurs reprises (voir pages 45, 47, 50, 59, 90), en particulier dans un sous chapitre, p. 167 le désignant représentant de la « Fédé » (Protestante africaine) et ayant un rôle essentiel auprès de la COE et dans le recrutement des candidats à l’ »évasion ».
(3) Vieira Lopes est l’autre recruteur, désigné comme « leader du groupe politique », sous entendant probablement des militants MPLA (cité p. 90, 115, 125 et 127).
(4) Cité p. 147.
(5) Il s’agît de Robert Buron et de Bernard Tricot. Et aussi de Maurice Couve de Murville (« membre de l’Eglise Reformée »), Ministre des Affaires Etrangères.
(6) Voir pp. 14, 95/98, 143, 156, 165.
(7) Voir pp. 139/140.
(8) Voir p. 151. Cette « organisation » devrait protéger les étudiants africains d’« une hypothétique persécution à venir par le gouvernement et la population en réponse aux évènements en cours dans le nord de l’Angola ».
(9) Voir page 136.

 


QUAND UN EXILÈ REJOINT D’AUTRES EXILÉS

Je n’étais pas angolais mais un jeune d’origine portugaise grandi au Mozambique dans les années 40 et 50, et que se sentait mozambicain. Mozambicain dans un pays libre et progressiste. Je soutenais le principe d’un Mozambique indépendant.

A la fin des années 50, je pars au Portugal pour poursuivre mes études, et je deviens adhérent de la « Casa dos Estudantes do Império » de l’Université de Porto où je me suis inscrit en 1958. Je participe à sa création en 1959 et je deviens son Secrétaire Général en 1961.

Courant Mai 1961, un étudiant angolais adhérent (J. Lima de Azevedo), est venu me rencontrer au siège me demandant de consulter le cahier des inscrits à l’association alléguant un besoin d’annoter leur nom. Normalement, il ne disposait pas du droit de consulter le cahier des inscrits. Et j’étais dans le droit de lui poser des questions concernant les raisons de sa demande. Je me suis gardé de le solliciter à s’expliquer.
Je le connaissais relativement bien suite à notre fréquentation des cercles informels des étudiants dits « ultramarinos » (originaires des colonies portugaises), spécialement angolais. Et je connaissais sa qualité de membre du MPLA., le mouvement de libération angolais que jouissait de ma sympathie. J’ai perçu que des raisons politiques sérieuses motivaient la demande de Lima de Azevedo. Des raisons importantes puisque sur celles-ci le silence s’imposait.

Des jours passent (une semaine ou plus) et j’apprends que plusieurs étudiants angolais étaient « disparus » depuis plusieurs jours. On apprend par la suite que, de même, à Coimbra et à Lisbonne, des étudiants angolais – ainsi que d’autres « ultramarinos » – étaient « disparus ».

On m’informe que le Secrétaire Général de la CEI de Lisbonne et celui de celle de l’Université de Coimbra avaient été appelés à la PIDE et interrogés sur ces « disparitions ». Autrement dit, j’étais le suivant.

Ma décision fût quasi immédiate. Je me devais de rejoindre le groupe de ceux qui venaient de s exiler.
Il fallait avoir un passeport. Je pourrais en avoir un puisque j’avais été exempté du service militaire lors de l’examen d’entrée dans l’armée fait au Mozambique avant mon départ en « métropole ».

Je pars pour Lisbonne, où j’aurais plus de chances d’échapper à un refus de passeport venant de la PIDE, puisque je n’y habitais pas. J’ai donné l’adresse d’une tante habitant Lisbonne.

A peine reçu le passeport, je prends quelques affaires et je cherche un train pour la frontière de Vilar Formoso. Quelques heures après, je traverse la frontière à pied et je me mets à demander du stop. Cela s’avère difficile et il est déjà la nuit quand j’arrive à Valhadolid. J’ai demandé à des gens s ils pouvaient m’héberger pour une nuit. Et j’ai obtenu un hébergement.

Je m’affole du temps pris pour arriver à Valhadolid. Malgré mes faibles disponibilités en argent, je prends un train pour San Sebastian, ville à quelques dizaines de kilomètres de la France. Là j’ai cherché un auberge de la jeunesse et le lendemain j’arrive à la frontière française.

De nouvelles difficultés de stop feront que je dormirais ce jour-là dans une étable derrière un bar au bord de la route. Mais le lendemain le stop me permet d’arriver à Orléans, déjà près de Paris, où je prends un auberge de la jeunesse.

Après 6 jours de voyage j’étais donc à Paris, où je cherche un dortoir peu cher qui se trouvait près de la FAO.

Une fois arrivé à Paris j’entame des recherches pour joindre le groupe des « fugitifs ». Un endroit me semblait proportionner des chances de me trouver face à face avec l’un d’eux : le carrefour du Bd. St. Michel avec la rue qui donne sur le Panthéon, lieu de rencontre de touristes.

Et là, un jour, en montant un escalier pour accéder à un self-service, j’entends, derrière, parler portugais. C’étaient des membres de la CEI de Porto.

Le but du voyage était atteint. Le surlendemain, j’ai eu une rencontre avec Lima de Azevedo et je suis intégré dans le groupe qui était hébergé dans le foyer de la CIMADE à Sèvres., dans la banlieue proche de Paris.

Débat le 19 mai 2018 : Accueillir les exilés, hier et aujourd’hui

L’association Mémoire Vive/Memória Viva organise un débat sur le theme « Accueillir les exilés, hier et aujourd’hui » à l’EDMP le 19 mai prochain à partir de 16 heures.

Nous vous convions à participer à cet événement organisé dans le cadre du lancement du Livre Exílios 2, « Exils, témoignage d’exilés et de déserteurs portugais en Europe (1961-1974) ».

Programme

  • 16h Présentation
    Ilda Nunes (Mémoire Vive/Memória Viva ), Fernando Cardoso (AEP 61-75), Annick Champeau (EDMP).
  • 16h30 Introduction par l’historienne Marie-Christine Volovitch Tavares
  • 17h Discussion « Accueillir les exilés, hier et aujourd’hui »
    Intervenants :  Antonio Topa et José Pinto (avec) Manuel Tavares et Joaquim Nunes
  • 18h Concert de Pedro Fidalgo
    Chanson guitare/voix en francais et portugais.
  • 19h Apéro et buffet campagnard

L’association Mémoire Vive/Memória Viva, qui a pour but de « recueillir et transmettre la mémoire de l’immigration portugaise dans un esprit d’échange et d’ouverture », propose, lors de cet événement, de faire le lien entre l’histoire de l’exil de portugais en France des années 60/70 et l’actualité de l’accueil des nouveaux exilés.

L’idée est de créer un pont entre les récits de trois anciens exilés, ayant témoignés dans les livres Exílios 1 et Exílios 2, et la situation actuelle, marquée par une répression accrue des exilés et de leurs soutiens. La mobilisation actuelle contre la Loi Asile-Immigration en est un signe visible.

Chacun des exilés appelés à intervenir a vécu une situation d’accueil différente mais toutes ces histoires ont été marquées par la solidarité des militants français, par l’auto-organisation entre exilés et le refus de la guerre coloniale. Elles n’ont pas prétention à être représentatives de toutes les histoires des exilés portugais des années 60/70.

Nous appelons les associations et les collectifs qui s’occupent de l’accueil des exilés en région parisienne à saisir l’opportunité de ce dialogue entre la mémoire de la situation passée et la situation actuelle.

Pour suivre nos activités lisez notre site http://www.memoria-viva.fr/ et notre facebook https://www.facebook.com/events/203120583636425/

Journée d’étude le jeudi 17 mai de 9h à 17h, suivie d’une visite de l’exposition « Un regard sur la pauvreté », et de la projection à 18h du film documentaire de Robert Bozzi, Les immigrés en France – Le logement (1970, 52min)

Journée d’étude le jeudi 17 mai de 9h à 17h, suivie d’une visite de l’exposition « Un regard sur la pauvreté », et de la projection à 18h du film documentaire de Robert Bozzi, Les immigrés en France – Le logement (1970, 52min)

Le programme de la journée d’étude est disponible ici https://archives.seine-saint-denis.fr/Journee-d-etude-sur-les.html

Journée d’étude le jeudi 17 mai de 9h à 17h, suivie d’une visite de l’exposition « Un regard sur la pauvreté », et de la projection à 18h du film documentaire de Robert Bozzi, Les immigrés en France – Le logement (1970, 52min)

Projection débat « Les immigrés en France – le logement »

Documentaire de Robert Bozzi, 1970

Aux Archives départementales de la Seine-Saint-Denis (Bobigny, 93) le 17 mai 2018 à 18h

Réalisé en 1970, « Les immigrés en France – le logement » (Robert Bozzi, 1970) témoigne des conditions de vie et de logement des travailleurs immigrés en banlieue parisienne, où l’immigration est la plus importante. Le film est constitué de nombreuses interviews de migrants d’origines diverses (Mali, Portugal, Espagne, Mauritanie, Guadeloupe) qui expliquent les raisons de leur venue en France : économiques (pauvreté du pays d’origine), professionnelles (apprendre de nouvelles techniques) ou pour aider la famille restée au pays d’origine.

Projection organisée dans le cadre de l’exposition « Un regard sur la pauvreté, photographies de Walter Weiss (1971-1973) », aux Archives départementales de la Seine-Saint-Denis du 1er février au 21 septembre 2018.

Programmation complète et informations pratiques sur le site des Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

Source : https://paris.demosphere.eu/rv/61442

Présentation du livre Exílios 2, « Exils, témoignages d’exilés et de déserteurs portugais en Europe (1961-1974) », le 18 mai prochain à 19h à la Librairie Portugaise et Brésilienne

L’AEP61-74, Association d’Exilés Politiques Portugais (Lisbonne), vous invite au lancement du livre Exílios 2, « Exils, témoignage d’exilés et de déserteurs portugais en Europe (1961-1974) », le 18 mai prochain à 19h à la Librairie Portugaise et Brésilienne.
 

Présentation par Sonia Ferreira, anthropologue (CRIA – UNL/FCSH et URMIS – Université Paris Diderot) et Fernando Cardoso (président de l’AEP61-74, Lisbonne). 

Discussion avec le public en présence de plusieurs auteurs parisiens du Livre Exilios 2.

Librairie Portugaise et Brésilienne 

75005 Paris
Métro Cardinal Lemoine ou Place Monge. 
RER Luxembourg.

L’évènement facebook se trouve ici
Pour plus d’informations sur l’AEP61-74, veuillez consulter le site.

L’AEP61-74, Association d’Exilés Politiques Portugais, a publié en 2016 l’ouvrage « Exils, témoins d’exilés et de déserteurs portugais en Europe (1961-1974) ».

Ont ainsi été dévolues à l’espace public des souvenirs depuis longtemps muets, des souvenirs d’un passé lointain qui aujourd’hui nous interpelle et dont nous souhaitons qu’il soit entendu afin de faire voir ces modes de vie que beaucoup ont expérimenté et que peu connaissent. 

Les difficultés, les moments heureux ou douloureux, la fête, la révolte, la peur ou la nostalgie d’une patrie triste et violente. Nous avons voulu parler, écrire le livre de l’exil. Ecrire toutes les lettres qu’il restait à écrire à nous-mêmes et à nos amis.

Nous avons voulu parler d’une Europe de citoyens solidaires avec notre cause et avec nos passions. Ecrire sur comment le cœur se serre lorsqu’en faisant le « salto » nous nous aventurons dans un pays et à la langue inconnue, que nous apprenons sur les lèvres de l’écoute et de l’amour.

La divulgation de Exílios.1 a dépassé nos attentes. 

Nous en avons conclu que le manque de ce livre s’était fait sentir. D’autres suivent désormais les chemins que nous avons ouverts et l’AEP61-74 d’Exilés Politiques Portugais s’en réjouit. 
Ce livre a agi aussi bien en tant qu’élixir libérateur de mémoire qu’en tant que catalyseur de débat politique sur ces thèmes mis en silence. 

Lors de près de 30 présentations au Portugal ainsi que dans plusieurs pays européens, il a suscité un débat jusqu’alors passé sous silence, de très forts témoignages intimes mais aussi des souvenirs depuis longtemps archivés et apparemment résolus qui, soudainement, ont gagné l’espace publique. 

La matérialisation concrétisée de souvenirs d’anciens camarades et amis en livre Exílios.1 est venue catalyser les velléités de ceux qui pensaient que leurs propres histoires n’avaient pas de valeur, ne représentaient pas une contribution à l’histoire du temps présent, concernaient uniquement des questions personnelles dont on ne parlait que rarement. 

Les centaines de contacts que nous avons établi lors de ces présentations ont contribué à ce que ces souvenirs se figent sur le papier. 

Voici Exílios.2. Il s’agit de 29 autres témoignages de femmes et d’hommes, d’exils divers, de vies interrompues, de parcours accidentés. Des témoignages transparents afin que l’on n’oublie pas qu’au Portugal, la guerre coloniale a existé, le fascisme a existé l’exil aussi.

Merci !!!! Hommage aux soldats du Corps Expéditionnaire Portugais les 7 et 8 avril 2018

Des adhérents et des sympathisants de Memoria Viva / Mémoire Vive se sont retrouvés le 7 et 8 avril pour sillonner le pays d’Allœu, dans le nord de la France, pour découvrir les lieux où les soldats du CEP ont vécu pendant plus d’un an, et sont morts pour défendre des intérêts qui ne les concernaient pas.

Nous remercions, Bertrand Lecomte d’ATB 14-18, pour la qualité de sa visite guidée et de la découverte de lieux inédits, Thierry Dondaine, pour sa passion sans limite de la photographie qui nous a révélé les portraits exceptionnels des soldats photographiés par Régina Louchard-Labitte.

Nous remercions de leur présence, les écrivains Nuno Garcia Gomes et Cristina Drios qui par leur talent soulèvent les tabous et les conservatismes rétrogrades. 
Nous remercions Jorge Vaz Gomes d’avoir partagé avec nous l’histoire du “Soldado Nobre” (curta-metragem).

Nous sommes fiers d’avoir déposé dans le cimetière de Richebourg des oeillets rouges clamant Maldita seja a guerra, chanté la chanson de Craonne, le déserteur, a Ronda do soldadinho, et lu des lettres censurées de prisonniers.

Nous avons une pensée révoltée pour toutes les associations de portugais, et institutions qui 
ont rendu hommage au CEP au fil des ans et dont les plaques ont été supprimées du cimetière en ce 100ème anniversaire.

 

 

Hommage aux soldats du Corps Expéditionnaire Portugais les 7 et 8 avril 2018

Maldita seja guerra !

Les 7 et 8 avril 2018, l’association Mémoire Vive/Memória Viva sera présente dans le pays d’Alloeu, sur les lieux, où le Corps Expéditionnaire Portugais a combattu sous les ordres de l’armée anglaise dans la Der des Ders.
Un hommage sera rendu à ces hommes et à ces femmes, fils du peuple, qui ont été sacrifiés dans cette guerre inique ainsi qu’aux sacrifiés de toutes les guerres.

Flyer 7-8 avril 2018

Il était une fois le C.E.P (Corps Expéditionnaire Portugais) 1917-1918

CARNEIROS EXPORTADOS DE PORTUGAL*
* détournement du sigle CEP par les anti-guerre

L’association Mémoire Vive/Memoria Viva vous convie à saluer la mémoire des soldats du CEP, morts sur les champs de batailles en Flandres française entre 1917 et 1918. Pour certains d’entre nous, la première guerre mondiale fait appel à des souvenirs d’enfance, un arrière grand-oncle, arrière grand-père repose dans le cimetière de notre ville et /ou du village ou n’en est jamais revenu.

Aucune trace dans nos livres d’école en France, les poilus portugais sont les oubliés de l’histoire, comme d’autres soldats étrangers. Côté portugais, nos parents nous ont montré des tombes pour prouver la participation du Portugal à la grande boucherie.

Dans le cadre du centenaire de la 1ère guerre mondiale, les publications se multiplient pour sortir du placard les cadavres des tranchées et leur rendre justice.
Entre autres, le journal de campagne du General Fernando Tamagnini, mentor du CEP (et qui ne peut être considéré comme un pacifiste) présent dans les Flandres, ci-dessous quelques lignes qui alertent, dès 1917, l’Etat portugais sur les conditions de vie des soldats :
«Je constate que, de Lisbonne, ils ne s’occupent pas de nous comme ils devraient : il nous manque des officiers, il nous manque des soldats, il nous manquent des mules et des chevaux etc, il ne manque rien à manger parce que c’est les Anglais qui nous approvisionnent » (23/08/1917)

La situation des soldats deviendra de plus en plus pénible jusqu’à la terrible bataille de la Lys du 9 avril 1918, massacrés, emprisonnés par les allemands, abandonnés par la patrie, certains ne rentreront au pays qu’en 1919.
Certains resteront en France et prendront racine.
La mémoire de l’immigration portugaise en France commence à ce moment là.

PROGRAMME

Samedi 7 avril 2018

  • 14h – RDV Mairie de Neuve-Chapelle 29 Rue du Bois, 62840 Neuve-Chapelle
  • 14h30 à 17h30 – « Sur le front des troupes portugaises en 1917 et 1918 ». Visite guidée par Bertrand Lecomte professeur d’histoire – géographie de l’Association A.T.B 14-18
  • 19h – RDV au restaurant Au Bon Coin
    Projection du film documentaire de 18 » « Soldado Nobre » en présence du réalisateur Jorge Vaz Gomes
  • 20h : repas convivial : menu unique boisson comprise 20€ /adulte

Dimanche 8 avril 2018

  • 10h – RDV au cimetière de Richebourg : dépose de couronne de fleurs Mémoire Vive/Memoria Viva
    lectures de lettres des prisonniers, extraites du livre de Maria Jose Oliveira « Prisioneiros portugueses da primeira guerra mundial
    Sax ao Vivo, morceaux surprise
  • 12h – RDV à l’auberge Le Picantin
    Présentation par Dominique Stoenesco du livre de Nuno Gomes Garcia“O Soldado Sabino” édition française, en présence de l’auteur
    Expo photo “Portraits photographiques de 14-18 “ présenté par Thierry Dondaine
  • 13h : repas convivial : menu unique 20€ hors Boisson/adulte

« Pobre paiz e pobre povo, que tão bem se governava com um bocado de bom senso, com moralidade, energia e sem politicos. A principio ainda julguei que a nossa participação na guerra servisse d’alguma cousa, mas em Portugal só sabe que estamos em guerra a familia dos que cá estão, arriscando a pelle. » (8 de Outubro ’17)

« Pauvre pays et pauvre peuple, qui serait si bien gouverné avec un peu de bon sens, avec de la moralité, de l’énergie et sans politiciens. Au début, j’ai encore pensé que notre participation à la guerre pourrait servir à quelque chose , mais au Portugal, les seuls qui savent que nous sommes en guerre, sont les familles de ceux qui risquent leur peau »

Liens :

L’association vous convie à un repas amical à la Nouvelle Rotisserie (Paris) le 4 mars 2018

Beignets de morue

À toutes et tous les MV2 et amies/amis !

A vos agendas pour venir à nos fourchettes, DIMANCHE 4 MARS à partir de 13 heures à :

La nouvelle rôtisserie, restaurant solidaire.
Adresse : 4 Rue Jean et Marie Moinon, 75010 Paris
(à coté de l’Hôpital Saint Louis)

Une participation de 10-12 euros vous sera demandée en l’échange du menu ci-dessous, concocté et préparé par les membres de l’association Memória Viva / Mémoire Vive.

MENU 

Entrée : Caldo verde (Soupe aux choux verts)
Plat : Pasteis de bacalhau (accras de morue) accompagnés de « Arroz de tomate » (riz à la tomate)
Desserts : Mousse au chocolat ou arroz doce (riz au lait)
Boissons

Nous parlerons de notre voyage dans les Flandres le 07 et 08 avril.

Nous écouterons les notes musicales de notre ami
Guy CHAVAUDRET.

Les SOUS récoltés seront magiquement transformés en une belle couronne d’œillets pour dire : 

MALDITA SEJA A GUERRA*

*Maudite soit la guerre

 

Beignets de morue
Thiago Bignotto – Domingo de Bacalhau

Signez la pétition : Non à ceux qui voudraient instrumentaliser l’histoire de l’immigration portugaise !

[et_pb_section admin_label= »section »]
[et_pb_row admin_label= »row »]
[et_pb_column type= »4_4″][et_pb_text admin_label= »Text »]Ces derniers jours, plusieurs personnes nous ont manifesté leur soutien à la tribune publiée dans lemonde.fr (voir la tribune sur notre site)
Nous les remercions très chaleureusement.

L’obligation de faire vite, pour éviter que l’actualité qui s’emballe à un rythme trépidant n’empêche la publication de cette tribune, et les contraintes des publications de tels textes dans lemonde.fr ont réduit le nombre de signataires possibles.

Ainsi, nous avons également pris l’initiative de placer notre tribune sur le site change.org pour que tous ceux qui se retrouvent dans ce texte puissent le soutenir.

N’hésitez pas à faire circuler ce lien https://www.change.org/p/hugo-dos-santos-non-%C3%A0-ceux-qui-voudraient-instrumentaliser-l-histoire-de-l-immigration-portugaise

A vos signatures et merci d’avance !

[/et_pb_text][/et_pb_column]
[/et_pb_row]
[/et_pb_section]

Bidonville de Champigny : « Nous nous opposons à l’instrumentalisation de notre histoire et de nos mémoires »

Bidonville de Champigny par Gerald Bloncourt

Avec d’autres Français d’origine portugaise et des immigrés Portugais vivant en France, certains membres de l’association Mémoire Vive ont signé une tribune parue dans Le Monde pour protester contre l’instrumentalisation de l’histoire du bidonville de Champigny-sur-Marne.

Ces manipulations sont à la fois un manque de respect vis-à-vis de la vérité historique, de l’histoire des immigrés portugais en France et de ce qu’ils ont vécu et sont des armes xénophobes que nous ne pouvons pas accepter.

Si vous vous retrouvez dans cette tribune, que nous avons reproduit ci-dessous, n’hésitez pas à la diffuser ! Lien à partager

Une pétition a également été lancée https://www.change.org/p/hugo-dos-santos-non-%C3%A0-ceux-qui-voudraient-instrumentaliser-l-histoire-de-l-immigration-portugaise

La tribune a également été relayée au Portugal https://www.publico.pt/2018/01/10/sociedade/noticia/portugueses-contra-instrumentalizacao-da-historia-da-emigracao-para-franca-1798858

Ni bons ni mauvais: réponse à ceux qui voudraient instrumentaliser l’histoire de l’immigration portugaise

Il n’est pas rare de s’entendre dire que les immigrés portugais en France ne font pas d’histoires. D’une manière générale, cette immigration sert aujourd’hui d’exemple à ceux qui cherchent à mettre en avant une stratégie d’«intégration réussie», voire à mettre en avant une figure de «bon» immigré, un peu comme un professeur désignerait le chouchou de la classe.

Les incidents qui se sont déroulés à Champigny-sur-Marne le réveillon du Nouvel An ont été instrumentalisés en ce sens par le journaliste du Figaro Alexandre Devecchio, l’universitaire Laurent Bouvet et le journaliste Benoît Rayski. S’appuyant sur un article du Parisien, daté du 21 juin 2015, le premier déclare sur Twitter que «Champigny était le plus grand bidonville de France. Plus de 10.000 Portugais y vivaient dans la boue. Pas d’eau, pas d’électricité, etc. Et pas de violence, ni association pour crier au racisme. Qui peut dès lors nier la désintégration française?».

Cette allusion prétendument historique est reprise deux jours plus tard par Laurent Bouvet sur le plateau de «28 minutes» d’Arte, lors d’un débat portant sur la laïcité. Voulant démontrer que, de nos jours, le «problème des banlieues» ne serait plus seulement «social», il invoque les bidonvilles portugais où il «n’y avait pas de relations de violence». Enfin, sur le site Atlantico.fr, Benoît Rayski reprend ce même article du Parisien pour, également, opposer des populations immigrées et/ou issues de l’immigration. Selon lui, parmi les descendants de Portugais «aucun d’entre eux n’a appris à détester la France» mais «après eux d’autres populations sont venues».

Nous, immigrés et Français descendants d’immigrés portugais, nous ne pouvons tolérer ces affirmations et ceci pour deux raisons principales.

D’abord, s’il y a un bon élève, il y a forcément un mauvais élève. Et celui que l’on pointe du doigt est en l’occurrence, celui qui n’est pas «blanc» et/ou «chrétien». Nous comprenons évidement les allusions sans finesse de ces journalistes. En effet, nous avons pris l’habitude d’être instrumentalisés pour jeter la pierre sur d’autres populations jugées par certains comme inassimilables.

Dans les années 1980, le sociologue Albano Cordeiro (1) a mis en avant dans ses travaux la dynamique sociale qui consistait à invisibiliser l’immigration portugaise au profit d’une mise à l’index des immigrés maghrébins. Autrement dit, plus les «Arabes» devenaient indésirables, plus les Portugais devenaient invisibles et donc «intégrés». Ces immigrations sont donc liées depuis toujours, comme les deux faces d’une même monnaie, unies par le même mépris exprimé par une partie de la société d’accueil. Elles ont d’ailleurs été mise en concurrence depuis le départ. Rappelons que c’est pour freiner l’immigration algérienne que le gouvernement de Georges Pompidou ferme les yeux sur la venue clandestine de centaines de milliers de Portugais dans les années 1960-1970, fuyant la misère, la dictature et les guerres coloniales. A la figure de «l’Arabe» s’ajoutent aujourd’hui celle des Roms, des Africains subsahariens et des réfugiés fuyant les conflits du Proche-Orient.

D’autre part, les affirmations sur le bidonville portugais de Champigny-sur-Marne sont tout simplement fausses et non vérifiées. Il serait pourtant facile de se référer aux travaux de chercheurs l’ayant étudié. Si ces manipulateurs de l’Histoire pointent du doigt les misérables conditions de vie, ils oublient que lorsque ce bidonville a été médiatisé, en 1964, il avait fait l’objet d’une «humanisation» (2): raccordement à l’électricité, installation de points d’eau, collecte des ordures. Autant de rafistolages alors refusés aux bidonvilles où vivaient les Maghrébins. Un traitement différentiel, déjà.

Devecchio, Bouvet et Rayski nient toute «relations de violence» au sein du bidonville portugais. Relégués dans des espaces stigmatisés, de nombreux Portugais de l’époque ont souffert – et souffrent encore tant cette mémoire est difficile ou refoulée – d’une violence symbolique.
Violence exercée par les marchands de sommeil qui jouaient de la peur des travailleurs d’être dénoncés à la police politique portugaise dont ils suspectaient la présence d’informateurs en leur sein. Violence également de l’arbitraire qui présidait aux relogements par les autorités qui ne tenaient pas en compte la volonté des habitants de rester à proximité de leur emploi ou de leurs proches.

Face à ces relogements, certains ont résisté silencieusement, allant vivre dans un autre bidonville ou un autre taudis. D’autres protestaient, comme les habitants de Massy qui occupèrent temporairement la Mairie en 1970. Et, contrairement à l’image aseptisée que l’on colle aux Portugais, les autorités craignaient leurs réactions. Des forces de l’ordre étaient présentes à chaque opération de résorption, de peur de débordements.

Les travailleurs portugais ont eux aussi souffert du rejet de certains voisins qui se plaignaient de ces étrangers et exigeaient des autorités «l’intervention des forces de police (…): que le code civil soit respecté à Champigny». L’Histoire du bidonville de Champigny est donc bien plus complexe qu’on a voulu nous faire croire.

De plus, cette volonté de présenter les Portugais comme des gens sans histoires induit une injonction tacite: celle d’exister sans Histoire, voire sans mémoire. Nous ne pouvons l’accepter.

Quelle est notre Histoire? De quoi nous souvenons-nous? Des années de boue, évidemment, lorsque des dizaines de milliers de Portugais sont entassés dans des bidonvilles.

Sans papiers, ces immigrés ont cherché à survivre en travaillant où on leur en laissait la possibilité. Les métiers dont les Français ne voulaient plus leur étaient tout désignés: femmes de ménage, ouvriers du bâtiment, concierges, etc.

La clandestinité, l’exploitation, les bidonvilles, le racisme: nous avons vécu toutes ces expériences, comme les subissent les immigrants africains d’hier et d’aujourd’hui, à des degrés plus intenses. «La violence» dont parle Alexandre Devecchio c’est celle qu’on nous a fait subir hier et celle qu’on inflige aujourd’hui aux nouveaux arrivants qui fuient eux aussi la misère, des régimes oppresseurs et des guerres.

Enfin, rappelons que si certains d’entre nous ont choisi le silence, si rassurant dans une société qui tend à oublier la xénophobie exercée autrefois contre les Italiens, Espagnols ou Polonais, les immigrés portugais se sont aussi révoltés contre leurs conditions de vie en France, au grand dam des patrons français, des autorités et du régime de Salazar.

Nous pourrions ici évoquer la figure de Lorette Fonseca, une immigrée portugaise engagée dans l’alphabétisation du bidonville de Massy et qu’on a voulu expulser parce qu’elle aidait ses compatriotes à faire valoir leurs droits.

Nous pourrions également parler d’António da Silva. Cet ouvrier spécialisé de Renault Boulogne-Billancourt s’est battu contre les circulaires Marcellin-Fontanet en 1972-1973, le premier mouvement dit des «sans-papiers». L’arrêté du Conseil d’État qui annule plusieurs dispositions de ces circulaires porte son nom.

Qui se souvient de la participation active d’immigrés portugais à Convergence 84, une marche antiraciste qui s’est inscrite dans la continuité de la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, qualifiée par les médias français de «Marche des Beurs»? Son arrivée à Paris avait été accueillie par des dizaines de milliers de manifestants de tous les horizons.

Nous nous souvenons de tous ces épisodes de révolte et de combat comme de beaucoup d’autres. Certains ont un peu marqué les esprits, d’autres beaucoup moins. La plupart sont malheureusement inconnus de la société française qui a gommé l’Histoire de ses immigrés. Or, en oubliant l’Histoire de ceux qui ont reconstruit le pays et continuent de le construire, on travaille à sa «désintégration».

Pour toutes ces raisons, nous nous opposons publiquement à l’instrumentalisation de notre Histoire et de notre mémoire qui font également partie de l’Histoire de France. Ces manipulations ne cherchent qu’à renforcer le racisme qui frappe aujourd’hui certaines populations stigmatisées, de la figure du «Musulman» à celle du «Rom». Le slogan de la marche de Convergence 84 était «La France, c’est comme une mobylette, pour qu’elle avance, il lui faut du mélange». Le slogan reste toujours d’actualité.

(1) Sociologue et économiste spécialiste des questions migratoires

(2) Terme alors employé par l’administration

Liste des signataires de la tribune :

Victor Pereira, maître de conférences

Hugo dos Santos, journaliste

Daniel Matias, journaliste

Artur Silva, journaliste

José Vieira, réalisateur

Albano Cordeiro, sociologue et économiste

Mickaël Cordeiro, chargé d’études

Irene Pereira, sociologue

Irène dos Santos, chargée de recherche CNRS/anthropologue

Marie-Christine Volovitch-Tavares, historienne

Manuel Tavares, pédopsychiatre

Graça dos Santos, professeure des universités

Manuel Antunes da Cunha, sociologue des médias

José Pinto, ancien administrateur CGT du FASIL-ACSE

Maria Maranhão-Guitton, avocat au barreau de Paris

António Topa, poète

Clara Domingues, traductrice

Mickaël Robert-Gonçalves, historien du cinéma

Octávio Espírito Santo, directeur de photographie

Rose-Marie Nunes, photographe

Christopher Pereira, professeur d’histoire-géographie

Josélia Martins, chef d’équipe en entreprise

Carlos Rafael, professeur de portugais, retraité

Elisabeth de Albuquerque, professeur des écoles et directrice d’école maternelle en ZEP

Maryse de Albuquerque, professeur de français, retraitée

Manuela de Albuquerque, enseignante, retraitée

Maria Alves, secrétaire-comptable

Manuel Pereira, enseignant retraité

Elsa Bernardo, professeur de lettres

Anne-Marie Esteves, consultante

Cândida Rodrigues, chargée de production

Carlos Ribeiro, journaliste

Jérémie de Albuquerque, chef de projet informatique

Pedro Fidalgo, gardien d’immeuble et cinéaste

Angela Pereira, femme de ménage, retraitée

Jorge Valadas, ancien déserteur de l’armée coloniale portugaise, électricien

Nuno Martins, électricien, responsable syndical à la CGT/RATP

João Fatela, directeur de service social, retraité

João da Fonseca, éducateur spécialisé, retraité

José Barros, directeur d’établissement médico-social, retraité

Isabel da Cunha, directrice hospitalité

Manuel Gregório, formateur d’adultes et conseiller en bilans de compétence

Vasco Martins, formateur, retraité

Ludivine Privat, travailleuse sociale

Faustine Leuiller, accompagnante d’élèves en situation de handicap

Isabelle Segrestin, orthophoniste

Luciana Gouveia, responsable associative

Luísa Semedo, enseignante universitaire et responsable associative

Ilda Nunes, professeur de portugais et responsable associative